Squelette mystérieux, près du Ruisseau Molson

 

Méchante belle histoire ! En plus, ça nous renseigne sur tout les propriétaires de la maison Allen-Picard, qui jadis était juste au côté du ruisseau Molson. Maison qui a vu l'arrestation du Vermontois Ethan Allen en 1775 lors du combat de la Grange ! La maison a été déménagée à la promenade Bellerive dans les années 1970.


SQUELETTE MYSTÉRIEUX

[Extrait du journal Le Nationaliste, 28 novembre 1915]

CONCLUANTE ENQUÊTE DES AGENTS BARETTE ET BEAUCHAMP SUR LA FUNÈBRE DÉCOUVERTE FAITE PRÈS DU RUISSEAU MOLSON, QUARTIER MERCIER.— C’ÉTAIENT LES RESTES D’UN MATELOT ANGLAIS MORT EN 1794.

Le mystère qui entourait l’origine des restes humains découverts ré­cemment par des excavateurs dans le quartier Mercier n'en est plus un, grâce à l'enquête que viennent de mener à bonne fin, après d’intelli­gentes recherches, les deux agents A. Beauchamp et A. Barette, de la sûreté municipale.

La semaine dernière,un vif émoi fut créé par la découverte, à seize pieds de profondeur, près du ruis­seau Molson, autrefois appelé Migeon [sic], d’un cercueil qui fut réduit en poussière dès le premier coup de pic, contenant un squelette humain. On le fit transporter à la morgue et le docteur McTaggart, médecin lé­giste, établit que les restes étaient ceux d’un homme décédé il y a plus de soixante ans.

M. le coroner MacMahon, afin de tirer l’affaire au clair, chargea la Sûreté de faire une enquête, et, sa­medi, les agents Barrette et Beau­champ firent le rapport dont nous donnons la substance ci-dessous, concluant de façon certaine que la dépouille est celle d’un matelot an­glais inhumé à l’endroit où on l’a trouvé, il y a plus de cent ans.

Les premières recherches démon­trèrent que le chemin public où les excavateurs trouvèrent le squelette existe depuis 1842. Il fallut donc chercher plus loin et l’on découvrit qu’avant cette dernière année, le dernier propriétaire du terrain était M. Frédéric Greece. On inter­rogea les héritiers de ce dernier et ceux-ci établirent que M. Greece était devenu propriétaire de la fer­me située le long du ruisseau Migeon en 1806, l’ayant achetée de M. Philippe Leprohon, qui la tenait de l’hon. Panet (1804), lequel l’avait achetée de M. Louis Picard, qui l’a­vait reçue en héritage (1802) de son père, Joseph Picard, premier acqué­reur d’une concession faite en 1730 par messieurs de Saint-Sulpice, pro­priétaires depuis les débuts de la colonie.

On s’enquit auprès des descen­dants de toutes ces familles et l’on finit par apprendre qu’en 1794, alors que feu Joseph Picard était proprié­taire de la ferme, des voiliers an­glais vinrent jeter l’ancre dans le ruisseau Migeon, alors navigable, et qu’une épidémie de “ fièvre noire ” s’étant déclarée parmi les équipages, plusieurs matelots qui en moururent furent enterrés le long du ruisseau. À l’endroit précis de l’inhumation, la route a été depuis cette époque lointaine exhaussée de neuf pieds et c’est ce qui explique pourquoi le squelette fut trouvé à 16 pieds sous terre. Nul doute que si la terre était fouillée plus loin on trouverait d’autres ossements humains.

À la tête du cercueil, se trouvait enfouie dans la terre, une pierre qui fut réduite en miettes par les excavateurs. M. MacMahon est d’o­pinion que si l’on eut pu la conser­ver, on y aurait trouvé une inscrip­tion qui aurait rendu inutile la lon­gue enquête dirigée par MM. Beau­champ et Barrette.

La dépouille centenaire a été in­humée, samedi, au cimetière Mont-Royal.





Le squelette avait été découvert le 9 novembre 1915 (La Presse), presque 3 semaines d'enquête !




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